Coronavirus aux aéroports

par Gabriel Guyot | 13 juillet 2020
Femme portant un masque à un aéroport

Si l’épidémie de COVID-19 est toujours en cours à travers le globe, son recul en Europe permet la réouverture progressive des frontières intérieures de l’Union européenne. Une annonce attendue impatiemment par les voyageurs et surtout les compagnies aériennes et les aéroports qui peuvent redémarrer leurs activités, en les adaptant au contexte actuel.

Voyageur dans un avion

Devrai-je faire un test COVID-19 à l'aéroport ?

Avec la reprise du trafic aérien pour les touristes, de nombreuses mesures ont été mises en place pour permettre aux voyageurs de se déplacer en sécurité. Les aéroports, en tant que zones de transit de voyageurs du monde entier, ont en effet le devoir de tout mettre en oeuvre pour empêcher la diffusion du virus.

Une des mesures les plus fortes pour empêcher le transport de passagers risquant de contaminer les autres usagers du COVID-19, serait de faire effectuer un test COVID-19 pour toutes les personnes se rendant dans un aéroport. Mais cette mesure semble difficile à mettre en place tant le nombre de voyageurs (plusieurs dizaines de millions par an pour les plus grands aéroports) et de travailleurs aéroportuaires est important. Une telle mesure aurait une incidence financière et logistique considérable pour les aéroports et les compagnies aériennes.

C’est pourtant la direction qu’a prise la compagnie Emirates à l’aéroport international de Dubaï dès la mi-avril, en effectuant des tests sanguins rapides à tous les passagers à destination de pays requérant un certificat de dépistage. Une mesure cependant abandonnée, car si le résultat de ces tests était disponible en seulement 10 minutes, leurs précisions n’étaient que de 30 %.

Actuellement, plusieurs autres voies ont été suivies. Les aéroports de Paris et la compagnie Air France vont par exemple effectuer des prises de température à leurs voyageurs grâce à un dispositif de caméras thermiques. Ainsi, seuls les voyageurs ayant une température dépassant les 38° doivent effectuer des tests supplémentaires pour tout d’abord confirmer la température mesurée, et ensuite vérifier si cette fièvre est liée au COVID-19. L’aéroport de Vienne-Schwechat propose quant à lui aux voyageurs de se faire dépister du COVID-19 contre 190€. Les résultats de ce test sont ensuite disponibles sous trois heures et permettent aux voyageurs non contaminés d’éviter la quatorzaine dans leur pays d’arrivée.

COVID 19 tests

Le port du masque est-il obligatoire dans les aéroports ?

La pandémie de COVID-19 s’est propagée aussi rapidement à travers le globe notamment grâce aux moyens de locomotion modernes qui permettent aux personnes, et aux virus, de parcourir le monde à une vitesse jamais égalée par le passé.

Le port du masque, recommandé par l’OMS notamment dans les espaces clos pour lutter contre la propagation du virus, est ainsi soit fortement conseillé (comme c’est le cas pour l’aéroport de Genève) soit obligatoire (comme pour l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle) selon la discrétion des aéroports et des législations nationales. Néanmoins, la tendance qui semble se dessiner est celle d’un masque obligatoire dans tous les aéroports, comme c’est déjà le cas en France, au Canada ou encore aux États-Unis. Il est donc fortement conseillé de se rendre à l’aéroport avec un masque pour ne pas se faire refouler à l’entrée de l’aéroport, avant d’embarquer dans son avion, ou encore après le débarquement.

D’autres mesures ont été mises en place dans de nombreux aéroports à travers le monde, le masque n’étant qu’un des éléments qui permet de lutter contre la propagation du virus. Les aéroports sont nombreux à avoir installé une signalétique au sol pour encourager la distanciation physique des individus, on peut également désormais trouver des distributeurs de gel hydroalcoolique et le nettoyage des infrastructures (notamment des poignées de porte, des interrupteurs, des bacs à objets) a été renforcé.

Faut-il porter un masque pendant le vol ?

En France, obligatoire dans les transports en commun, le port du masque l’est également durant toute la durée des vols. Mi-juin, des usagers d’un vol en provenance de Paris et à destination de Nice qui ont refusé de porter leur masque, malgré les demandes répétées du personnel de cabine, ont ainsi été accueillis à leur atterrissage par la gendarmerie pour être verbalisés.

L’Espagne, fortement touchée par le COVID-19, a également rendu le port du masque obligatoire pendant les vols. La décision de rendre obligatoire le port du masque durant les vols reste une prérogative des États, mais les compagnies aériennes ont majoritairement adopté cette mesure.

S’il est impossible de faire évacuer une personne enlevant son masque durant le vol et refusant de le remettre, des sanctions peuvent également être appliquées par les compagnies aériennes, comme United Airlines qui va jusqu’à bannir de ses vols les passagers refusant le port du masque. L’association du transport aérien international (IATA) a déclaré être en faveur de l’obligation du port du masque pour les passagers et le personnel navigant durant les vols. Cette déclaration ne reste cependant qu’une recommandation de l’association.

Il faut noter que les compagnies peuvent appliquer des règles plus souples concernant les enfants ou les personnes ayant des problèmes de santé ne leur permettant pas de porter un masque. Pour connaître les conditions relatives au port du masque durant un vol, il est nécessaire de consulter le site ou de contacter sa compagnie aérienne avant son vol.

aéroport vide en cas de pandémie

Pourquoi ne respecte-t-on pas les distances de sécurité dans les avions ?

Face à l’adoption des gestes barrières par une grande partie des populations, notamment des mesures de distanciation physique dans les transports en commun, la perspective de se retrouver durant plusieurs heures dans un espace clos et à proximité direct d’un ou plusieurs inconnus peut mettre mal à l’aise plus d’une personne.

L’IATA explique cependant ne pas préconiser la suppression des sièges du milieu dans les avions pour principalement des raisons… de coût. Si cette élimination devait se faire, les gains perdus de la vente de ces places devraient être répercutés sur les autres sièges qui verraient ainsi leurs coûts fortement augmenter (jusqu’à 58%), ce qui pourrait inciter de nombreuses personnes à prendre un autre mode de transport ou à annuler leur voyage.

Si le taux d’occupation de l’avion le permet, les passagers sont en revanche invités à s’éloigner autant qu’ils le peuvent. Les compagnies aériennes sont nombreuses à avoir également renforcé les mesures sanitaires dans leurs avions en désinfectant les appareils après chaque vol. 

Enfin, les risques de propagation d’un virus par l’air dans une cabine d’avion seraient moindres que dans un wagon de train, grâce au renouvellement fréquent de l’air pour maintenir la pressurisation des appareils, un air filtré avant d’arriver en cabine.

Des mesures temporaires… ou un nouveau normal ?

Face à la diversité des situations auxquelles font face les pays du monde (concernant la phase de la pandémie dans laquelle elles se trouvent, ou les mesures de quarantaine et de restrictions aux voyageurs mises en place) l’uniformisation des règles d’accès aux aéroports et des déplacements aériens internationaux semble encore précoce. Une harmonisation qui sera néanmoins nécessaire pour permettre au secteur de retrouver la confiance de ses usagers et un hypothétique retour du trafic aérien à un niveau pré-COVID-19. Les mesures prises actuellement vont néanmoins toutes vers un port du masque obligatoire et un nettoyage renforcé des infrastructures. Si ce n’est pas la première crise à laquelle le secteur aérien doit faire face, la résolution de celle-ci semble rester néanmoins conditionnée à la fabrication d’un vaccin qui permettrait un arrêt de la pandémie.